Grande ciguë
Grande tachetée
De la famille des apiacées, la grande cigüe doit son nom d’espèce latin, maculatum, à la présence de tâche pourpres ou violettes à la base de sa tige. Elle vit dans les lieux frais, chemins et décombres. Elle peut atteindre jusqu’à deux mètres de hauteur et ses petites fleurs blanches sont réunies en ombelle.
Un poison antique
Cette plante était l’un des ingrédients des poisons utilisés dans la Grèce Antique pour les condamnés à mort. Socrate en fût l’une des plus célèbres victimes : il fût condamné un ingérer un poison à base de ciguë, probablement mélangé à d’autres plantes. La grande ciguë est parfois surnommée la ciguë de Socrate.
Le roi Mithridate VI se serait immunisé contre la ciguë et d’autres poisons en absorbant régulièrement des doses croissantes de ces plantes afin d’habituer son organisme. On nomme d’ailleurs mithridatisation le fait d’ingérer de faibles doses croissantes de poisons dans le but de développer une résistance.
La toxicité de la grande ciguë est due à la présence, dans toutes les parties de la plante, en quantité variable de plusieurs alcaloïdes pipéridiniques. Ces toxines, dont la conine, bloquent la transmission neuro-musculaire et provoquent une paralysie pouvant entraîner la mort par asphyxie en quelques heures.
Une cousine délicieuse
Attention à ne pas confondre ces deux cousines ! De la même famille, on retrouve des points communs entre la carotte sauvage, Daucus carota, et la grande ciguë ! Voici quelques points pour les distinguer : la tige de la ciguë est lisse, sans poils, alors que celle de la carotte sauvage est rêche, striée et velue. L’ombelle de la ciguë est un peu éclatée alors que celle de la carotte sauvage est bien dense. La carotte sauvage a une odeur de carotte tandis que la ciguë a une odeur désagréable.
Attention, vu les risques, il est important de ne pas récolter ces plantes si l’on est pas sûr de soi et bon connaisseur.